AFFEN&Co 363, la Collégiale de l’AFFEN
avec Christophe COUPEAUX pour la sortie de son livre « La boîte à outils du Digital Learning ».
Christophe Coupau préfère le terme « digital learning » à « e-learning », ce dernier étant souvent associé aux modules SCORM traditionnels. Pour lui, le digital learning a une vision plus large, englobant diverses technologies comme les réseaux sociaux, les outils de visio et même l’IA. L’EdTech est perçue comme similaire, bien que plus souvent liée à l’enseignement académique
La crise sanitaire (Covid) a agi comme un accélérateur majeur pour le digital learning, le faisant passer d’un « nice to have » à un « must have » dans de nombreuses organisations
Aujourd’hui, 68% des entreprises déclarent adopter des modalités digitales dans leur formation. On observe une maturité croissante des usages, des outils et des acteurs (plateformistes, fournisseurs, concepteurs). La construction de parcours digitaux et hybrides s’impose de plus en plus
Un défi majeur est la réticence potentielle des apprenants et formateurs qui préfèrent le présentiel
Pour y répondre, il est crucial de comprendre leurs représentations et leurs pratiques digitales existantes (comme l’utilisation de tutos YouTube ou de groupes WhatsApp). Souvent, les gens pratiquent déjà le digital sans le savoir
Pour qu’un projet de digital learning réussisse, il est essentiel de partir de l’apprenant
Il faut s’intéresser à sa cible, à son contexte numérique, ses cas d’usage, son équipement, ses questions et ses besoins. Le digital doit être envisagé comme une solution pertinente pour répondre à ces besoins, pas une fin en soi
Les apprenants peuvent s’approprier les dispositifs digitaux de manière inattendue
Il faut laisser de la place à cette auto-détermination dans les usages. Identifier les apprenants plus à l’aise avec le numérique peut permettre d’en faire des sponsors ou des tuteurs pour aider les autres. Cela enrichit le mix pédagogique
Face à l’inflation des technologies (podcast, VR, IA) et la peur de manquer (FOMO), les entreprises peuvent hésiter
Pour s’y retrouver, il est utile d’examiner les outils déjà en place et de s’inspirer des retours d’expérience d’autres industries ou de la communauté digital learning. Certains outils comme les LMS (plateformes de gestion de l’apprentissage) et la visio sont considérés comme des valeurs sûres. La réalité virtuelle peut être très pertinente pour des domaines d’apprentissage spécifiques, notamment dans des contextes dangereux ou complexes à reproduire en présentiel. L’IA impacte la production de ressources et l’autonomie, mais ne remplace pas la mise en action et le contexte spécifique qu’apporte un formateur
Lancer un projet de digital learning nécessite de structurer les étapes
Après un diagnostic initial (« où on part, où on souhaite aller »), il faut constituer une équipe projet multidisciplinaire (pédagogie, tech, communication, etc.). Les phases incluent la conception pédagogique, la production ou le sourcing de supports, le choix et la mise en place des outils de diffusion (comme un LMS, ou des alternatives comme YouTube ou les réseaux sociaux pour commencer). Tester les supports avec les apprenants et parties prenantes est crucial pour obtenir des retours et itérer
Accompagner les formateurs traditionnels vers le numérique demande de l’écoute et de la pédagogie
Certains outils digitaux peuvent les aider, notamment pour les tâches administratives. Il faut une démarche progressive, les rendre acteurs et s’appuyer sur les formateurs qui sautent le pas pour créer une dynamique d’ambassadeurs
Une plateforme LMS n’est pas toujours indispensable au début, surtout pour l’expérimentation, mais elle devient utile pour l’industrialisation, la traçabilité et la pérennité du dispositif
Un projet réussi est rarement figé ; il nécessite une veille et une amélioration continue, en faisant évoluer les rôles et les missions
Les écueils à éviter sont d’avoir une vision biaisée (technocentrée) par sa propre expérience et de ne pas aller sur le terrain rencontrer les utilisateurs pour comprendre leurs besoins réels
Le numérique, bien utilisé, permet de revenir à l’humain et enrichit les dispositifs de formation
Pour en savoir plus, on peut contacter Christophe Coupau sur LinkedIn ou lire son livre